L'égalité des chances se joue avant la maternelle 

Le nouveau CAP Petite enfance, le CAP Accompagnant éducatif petite enfance demande à ses apprenants de maîtriser ce concept et de le mettre en application dans les structures de la petite enfance qui les accueilleront notamment les crèches.

"Avant même l’entrée en maternelle, une forte proportion de nos enfants est déjà touchée par des difficultés que l’école peine souvent à résorber au cours des dix années suivantes. Les difficultés de la France – décrochage de notre système éducatif dans les classements internationaux, dizaines de milliers de jeunes quittant l’école sans qualification, taux de chômage élevé – se jouent dès la petite enfance, dans ces années où le cerveau connaît sa période de développement neuronal la plus importante", voilà un des enseignements les plus importants à tirer du du rapport du think tank Terra Nova intitulé " Investissons dans la petite enfance, l'égalité des chances se joue avant la maternelle ".

L'accroissement des inégalités, ces milliers de jeunes qui quittent le système scolaire sans qualification font régulièrement la Une des journaux de la presse écrite, radio ou télévision. Mais très souvent, ces médias ne font qu'un constat et semblent oublier, mettre de côté les éventuelles propositions, solutions pour tenter de remédier à ces problèmes. C'est comme si le fatalisme généralisé l'avait emporté ! Le rapport de Terra Nova présente l'intérêt d'apporter enfin des solutions et pointent le rôle des crèches pour favoriser l'égalité des chances et lutter de façon précoce contre les inégalités. Il est grand temps d'agir, certains constats inquiètent : "à quatre ans, un enfant issu d'une famille défavorisée a entendu 30 millions de mots en moins qu'un enfant de famille aisée parce-que ses parents lui ont beaucoup moins parlé à la maison". Il maîtrise aussi deux fois moins de mots en moyenne qu'un enfant de milieu favorisé ce qui aura pour conséquence de ralentir son apprentissage ultérieur de la lecture. Ce rapport publié en mai 2017 avait aussi pour but de sensibilisé le nouveau gouvernement à ces questions et notamment les ministres qui sont amenées à parler de petite enfance : Agnès Buzyn (ministre des solidarités et de la santé ) et Marlène Schiappa (secrétaire d'état chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes).

Pour lutter contre les inégalités de manière plus efficace tout en faisant des économies sur les finances publiques, le rapport recommande "d'intervenir avant les trois ans, plus tôt on intervient pour lutter contre les inégalités mieux c'est !" et avance même les chiffres d'un euro investi c'est trois euros d'économisé dans la lutte contre l'échec scolaire.

Le think tank l'assure, être accueilli dans une bonne crèche peut réduire les inégalités de départ. Or seules 5 % des familles en grande précarité ont accès à la crèche tandis que c'est le cas pour 22 % des familles aisées.

La question des crèches est traitée le plus souvent de façon purement quantitative. C'est une erreur ! L'accueil dans ces structures doit être amélioré, c'est tout un état d'esprit à faire changer. L'enjeu est de taille et justifie ce changement de paradigme. Les modes d'accueil de la petite enfance ne doivent pas être des lieux de garde mais aussi des lieux où sont mis en place les prérequis des apprentissages. En somme, qu'ils deviennent des lieux d'éducation à part entière.les ministres.

• Les places doivent être créées dans des territoires qui en ont besoin : les zones rurales et les quartiers populaires dits sensibles.
• Des crèches où doit primer la qualité d'accueil.
• Adopter un objectif national mieux ciblé : 40 000 nouvelles places de crèches d'ici à 2022 dans des départements ruraux sous-dotés et les quartiers politiques de la ville (QPV).
• Ouvrir fortement les crèches aux familles modestes : donner plus de poids aux critères sociaux dans l'attribution des places et inciter financièrement à l'accueil de ces familles.
• Faire progresser la qualité pédagogique en crèche.