La diversification alimentaire menée par l’enfant (DME)

• La DME : diversification et autonomisation
• Appliquer la DME au quotidien

La DME : diversification et autonomisation

L’approche de la DME se base sur deux points centraux. D’une part, des aliments solides sont introduits dans l’alimentation de façon plus précoce. Ainsi, des petits morceaux de fruits, de légumes et de pain sont privilégiés aux purées et aux compotes des classiques pots pour bébé. Le but est de favoriser le développement de la musculature de la mâchoire ainsi que la poussée des dents. Par ailleurs, l’enfant manie les aliments lui-même et apprend à manger à son rythme et à sa faim. 

Sur le long terme, le bébé acquiert une certaine conscience alimentaire qui est fondamentale pour éviter l’apparition de troubles alimentaires plus tard. La diversification est également la meilleure façon d’éviter le développement de mauvaises habitudes alimentaires comme l’attrait au sucre et le rejet d’aliment non industriel, car l’enfant est introduit à la richesse gustative d’une alimentation saine et variée.

L’autre volet de la DME est la mise en avant de l’autonomie du bébé au moment du repas. Fini les purées servies directement du petit pot pour bébé à la cuillère dans la bouche ! L’enfant entre en contact avec les aliments, avec ses propres mains, il les découvre en observant leur texture et leur consistance. Il mange ainsi de façon quasi-indépendante ce qui a pour effet de développer sa motricité fine et notamment son réflexe vomitif. En effet, appelé également réflexe GAG, il s’agit d’un automatisme qui permet de rejeter les aliments lorsqu’ils n’ont pas une forme ou une texture adaptée. Cependant, pour éviter tous risques d'étouffement, il faut respecter certaines consignes strictes lors de la mise en place de la diversification alimentaire avec bébé. 



Appliquer la DME au quotidien

Parce que la DME implique l’introduction précoce d’aliments solides, il faut que l’enfant soit prêt physiquement. Il est donc recommandé de ne commencer qu’après les 4 à 6 mois, en fonction des capacités de l’enfant. Il doit être capable de mâcher mais également de se tenir assis, car pour ingurgiter des aliments solides il doit se tenir droit sur sa chaise haute.   

Au moment du repas, l’enfant doit toujours être surveillé, c’est la condition de son autonomie. En plus du risque courant de tomber de la chaise ou de se cogner contre la table, il y a également un risque d’étouffement. Le bébé ne peut être autonome seulement sous une grande vigilance. 

Le choix des aliments est aussi important. Par exemple, certains aliments sont plus difficiles à digérer et ne doivent pas être présentés à un bébé de moins de 9 mois. Les fruits et légumes qui ont une consistance dure ou une peau épaisse (pommes, carottes, poires) sont à éviter, à moins de les cuire à la vapeur pour les rendre plus mou. En règle générale, une alimentation saine et variée doit toujours être privilégiée, en évitant au maximum les produits industriels, trop salés et trop sucrés. Pour ce qu’il en est de la forme, le fait de découper les aliments en bâtonnets permet à l’enfant de les tenir et de les porter à sa bouche sans problème. 

L’un des inconvénients de la DME est l’impossibilité de contrôler les quantités ingérées. Il faut donc considérer que l’alimentation du jeune enfant avant 1 an est basée sur le lait. Selon les recommandations de l’OMS, l’apport nutritionnel des aliments solides doit être équivalent à 20% de l’alimentation entre 6 et 9 mois et à 50% entre 9 et 11 mois.